mercredi 13 avril 2016

Extrait de mon 3e bouquin, sur la conscience

    Moins on est émerveillé plus on est réveillé.
   Qu’est-ce que la conscience sinon l’analyse de soi et de son environnement ?  Transformé en objet d’étude, le monde d’un « penseur » ne devient plus qu’un ensemble de problèmes à résoudre dans une masse de données virtuelles. Mais en profanant ainsi les mystères de la nature, le théoricien ne s'aperçoit pas qu’il se détruit lui-même, qu'en fouillant systématiquement les simulacres de la vie, il les dépouille aussi de tous leurs charmes, jusqu'à risquer l'épuisement total de son "émerveillement".
   "Plus on sait, moins on est" : alors qu'un esprit simple ne fait que caresser les illusions de la vie, le théoricien sans pudeur les dissèque sans précaution, empoisonné qu'il est par l’orgueilleux poison de la lucidité - il prend conscience, de lui-même et du reste... sans cesse à la recherche d'une nouvelle poule aux œufs d'or à massacrer, tel un loup plus ou moins opulent, saccageant son poulailler infernal et mécanisé. Bref, il ne vit plus : il existe.

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