Moins on est émerveillé plus on est réveillé.
Qu’est-ce que la conscience sinon l’analyse de
soi et de son environnement ?
Transformé en objet d’étude, le monde d’un « penseur » ne
devient plus qu’un ensemble de problèmes à résoudre dans une masse de données virtuelles.
Mais en profanant ainsi les mystères de la nature, le théoricien ne s'aperçoit pas
qu’il se détruit lui-même, qu'en fouillant systématiquement les simulacres de
la vie, il les dépouille aussi de tous leurs charmes, jusqu'à risquer
l'épuisement total de son "émerveillement".
"Plus
on sait, moins on est" : alors qu'un esprit simple ne fait que caresser
les illusions de la vie, le théoricien sans pudeur les dissèque sans précaution,
empoisonné qu'il est par l’orgueilleux poison de la lucidité - il prend
conscience, de lui-même et du reste... sans cesse à la recherche d'une nouvelle
poule aux œufs d'or à massacrer, tel un loup plus ou moins opulent, saccageant
son poulailler infernal et mécanisé. Bref, il ne vit plus : il existe.
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